Anna de Noailles et Jean Cocteau
Avec Sophie Lannay, Nicolas Degremont
Quand ils se rencontrent pour la première fois en 1911 chez Madame Alphonse Daudet où Marcel Proust leur servira de « go beetween » Anna de Noailles a 34 ans et Cocteau 21.
A part leur goût commun pour les mondanités, rien de réunissait vraiment la poétesse reconnue, adulée, recevant mollement alanguie sur sa méridienne tout ce que Paris connaissait de célébrités et dont l'oeuvre poétique ravissait les salons, et ce jeune homme volubile qui cherchait à se faire une place dans le monde à coup d'aphorismes audacieux et d'expériences téméraires.
Rien, si ce n'est que très vite, ils se reconnaîtront dans un même amour des lettres et dans la faculté qu'ils avaient de manier la figure de style avec une élégance naturelle et la recherche instinctive de la beauté du mot et la justesse de l'idée.
Réunis dans une même exigence d'absolu, ce qu'ils s'écrivent et ce qu'ils se disent ne sera jamais mesquin.
Conscients d'être des « âmes » d'exception ils vont s'envoyer dans un jeu de miroir subtil une admiration réciproque qui va progressivement, dans une affectation de ton singulière, générer une affection profondément authentique.