Flaubert et les frères Goncourt
Avec Alexis Dessaux et Nicolas Orlando
dans le cadre de "Livre en Liberté" Entrée libre et gratuite
Puis à travers une claire-voie apparaît une maison blanche... c'est la maison du notaire, la plus belle du pays
(« Madame Bovary »- Deuxième partie)
Dans cette belle maison où Flaubert avec sa mère et sa nièce Caroline vinrent se réfugier pour échapper aux agitations rouennaises de la révolution de 1848 rien n'interdit d'imaginer les frères Goncourt invités, eux aussi, par le maître des lieux, le notaire Beaufils, qui était un homme de culture doublé d'un philanthrope dont Anne et Vincent Gardinier entretiennent, aujourd'hui, le souvenir.
Ils y auraient retrouvés leur vieil ami Gustave et repris avec lui dans le beau parc de la propriété le cours des discussions interminables qui à Paris les tenaient éveillés des nuits durant. Flaubert commençait à s'échigner sur le projet fou d'une fresque magistrale qui deviendra « Salammbo » et Jules et Edmond de Goncourt se considéraient déjà comme de « vieux chefs d'école » qui regardaient le monde à l'aune de leur lorgnette réductrice.
Engoncés dans leurs certitudes, Flaubert était pour eux une source tout à la fois d'admiration et de rejet. Entre ces trois personnages si peu fait pour bien s'entendre, il y avait ce qu'on pourrait appeler des corrélations évidentes ou mieux encore de mystérieuses affinités électives telles que Goethe les cultivait. Les jugements qu'ils porteront sur Flaubert sont à double tranchant. Ils distilleront tout à la fois, et alternativement, le poison et l'antidote dans un rapport amour/haine qui ne manque
pas d'être ambigüe.
Ils l'aime et le déteste. Il l'admire et pourtant ils ne lui passent rien.
Leur témoignage à l'égard de Flaubert permet de